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août 02, 2005

Nourritures d'enfance bis

Version du Chéri de Tarzile

Citez cinq aliments, plats ou autres, qui ont fait partie de votre enfance, et qui vous manquent, parfois, quand la nostalgie vous prend...

DSC03871_fraiseChamps.JPGLa tarte aux fraises des champs de Carmen. J’ai passé mes plus belles vacances d’été dans une maison de campagne centenaire. À la mi-juin, les fraises sauvages rougissaient, aussi minuscules que des myrtilles. De bon matin, ma mère Carmen, équipée d’un chapeau de coton fleuri, partait à la « chasse aux fraises sauvages ». Elle savait où trouver ces perles qui feraient notre régal. Nous participions avec joie à la corvée d’équeuter (et de déguster) ces petits trésors. Maman ajoutait un peu de sucre et du tapioca pour épaissir le jus des fraises. Arôme sucré de cuisine au poêle à bois. Ces midis-là, lorsque Carmen déposait le dessert feuilleté et fumant sur la table, nous étions en état de grâce.

En soirée, notre collation se composait d’une tranche de pain de campagne sur lequel nous déposions une montagne de fraises sauvages, du sucre et du lait frais. Un pur délice!

Sandwich écrapouti aux bananes de Marie-Anne. À la maison de campagne, nous avions un poêle à bois et un vieux fer à repasser en fonte. Ma tante Marie-Anne avait une spécialité. Elle prenait deux tranches de pain blanc, beurrées sur les quatre faces, y plaçait des rondelles de bananes et les déposait sur le poêle chaud. Le secret consistait à écraser le sandwich avec le fer jusqu’à ce que chaque côté soit bien doré. Ce repas nous plaisait et nous en redemandions.

Assiette de tire Sainte-Catherine aux noix. Pour célébrer la fête des vieilles filles, ma mère faisait souvent le même dessert. Elle préparait une tire dorée et transparente (aujourd’hui, je prendrais de la tire d’érable) faite de sucre, de cassonade, de beurre et d’eau. Lorsque la tire était à la température désirée, elle la versait dans des assiettes creuses. Pas plus d'un demi-centimètre de tire par assiette. Ensuite elle y ajoutait une poignée d’arachides (aujourd’hui, je prendrais des noisettes sans écales et grillées au four) et elle réfrigérait le tout. Un pur délice!

Pains de la Boulangerie Héon. Nous nous rendions parfois à la ville pour acheter de vieux pains rassis destinés au bétail et aux chevaux. Âgés de onze ans, nous étions autorisés à conduire le camion dans les rangs de la campagne. Arrivés à la ville, notre mission était de sélectionner les pains rassis et de les charger dans le camion. Le boulanger en profitait toujours pour nous glisser quelques délices sous la table. Au retour, nous demeurions assis dans la « boîte » arrière du camion afin de déguster un festin composé de mie de pain douce, tendre et humide. Parfois des gâteaux à la vanille ou au chocolat, des feuilletés et autres millefeuilles jugés encore comestibles faisaient notre délice.

Le T-Bone de Jean-Paul. À chaque automne, mon père Jean-Paul négociait l’achat d’un demi-boeuf pour faire boucherie. Sa pièce préféré était le T-Bone : portion comprenant le filet mignon, l’os en T et le surlonge. À tous les dimanches soirs, (même à 30 degrés sous zéro), papa allumait le BBQ au charbon de bois et nous préparait le repas traditionnel suivant : Pommes de terre en robe des champs et oignons jaunes enveloppés séparément dans le papier alu, grosses saucisses BBQ bien grillées et T-Bone cuits au goût de chacun. Moi, je le voulais saignant. Nous étions six autour de la table. Papa nous servait. Une salade symbolique de laitue iceberg et tomates accompagnait le tout. Au dessert, nous avions droit aux tartes de saison de maman : bleuets, pommes, fraises ou sucre.

Le Chéri de Tarzile

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Publié à 10:10 PM | Commentaires (7)

Nourritures d'enfance

DSC03376_beignes_web.jpgRemerciements à Véronique et à Mijo et à Anne de m’avoir invitée à jouer avec elles. Ce n’est pas facile de fouiller dans le grenier encombré de nos souvenirs.

Alors Tarzile, cette question, elle vient? Oui. Oui. Citez cinq aliments, plats ou autres, qui ont fait partie de votre enfance, et qui vous manquent, parfois, quand la nostalgie vous prend...

Les balais au chocolat de Grand-papa Émery. Parfois, mon grand-père me rapportait des balais au chocolat du magasin général de Saint-Judes, un minuscule village. Sortis tout droit de chez Honeydukes - je le sais aujourd’hui – ces balais étaient faits de guimauve trempée dans le chocolat noir. Le contraste entre la molle guimauve et le chocolat croquant était divin. J’ai retrouvé de ces balais il y a quelques années. D’après moi, Honeydukes a changé de fournisseur de chocolat. Ou peut-être que la demande pour les Chocogrenouillles étant en hausse, le chocolat à balai vintage n’est plus disponible pour confectionner ces gâteries destinées aux Moldus. Celui qui est utilisé aujourd’hui contient moins de chocolat et plus de substances qui n’ont plus rien à voir avec mes souvenirs. Ce qui me fait dire qu’il faut y penser à deux fois avant d’essayer de faire revivre le passé. Il y a des souvenirs qui appartiennent au Monde Magique. Moldus, s’abstenir…

La soupe au chou de Grand-mère Berthe. La meilleure soupe au monde. Ma grand-mère, qui a connu la grande Crise de 1929, avait le don de créer des merveilles à partir de rien. Sa soupe au chou faisait partie de ces créations. Du chou, des carottes, des oignons. Et quelques ingrédients secrets - ou est-ce la baguette magique qu’elle devait bien cacher sous son tablier - qui rendait le bouillon délectable? Quand je pense à cette soupe, je revois le soleil du mois d’août éclairant sa petite cuisine, le soir, à 6h00. Je revois son jardin impeccablement entretenu. Ses petites allées aussi brillantes que les travées de l’église. J’entends nos cuillères affamées se frapper contre l’assiette creuse trop vite tarie. Et je me dis que c’était çà, le bonheur.

La tarte mousseline à l’érable de tante Marcelline. Un dessert divin, ni plus ni moins. Léger comme les nuages. Sucré, sans être écœurant. Lorsqu’elle déposait cette tarte sur la table, le 25 décembre, des Oh! et des Aaaahhhh! fusaient à chaque fois. Nous étions 17 autour de la table. Et cette tarte avait le pouvoir sublime de ramener le silence dans la cuisine. Cette pâtisserie aérienne nous transportait ailleurs.

La salade de riz aux olives de tante Denise. Mon père est issu d’une famille de 15 enfants. Vous avez bien lu. 15 enfants. Et dans cette famille, comme dans la majorité des familles québécoises, la fête du Jour de l’An est un événement. Dans les années 70, nous devions bien être une soixantaine à nous réunir pour accueillir la nouvelle Année. Nous nous rassemblions autour d’un repas communautaire auquel chaque famille avait contribué. Une année, Tante Denise avait apporté cette salade « psychotronique ». Il y avait du riz, des olives vertes farcies de piment rouge doux tranchées et des fèves jaunes, coupées en petites rondelles. Le tout savamment arrosé d’une décapante vinaigrette qui devait bien contenir 10 parts de vinaigre blanc pour une part d’huile qui ignorait tout du processus de pression à froid. Pourquoi aimait-on autant la salade de Denise? Je l’ignore. Nos papilles devaient porter des « pattes d’ef », elles aussi. Ma mère a toujours cette recette hallucinogène. Elle nous la prépare avec doigté au Jour de l’An. Et nous la dégustons avec un entrain inexplicable. Mon Chéri en a mangé. Il ne s’en est jamais remis!

DSC03380v2_web.jpgUn sandwich aux tomates. Deux tranches de pain blanc, beaucoup de beurre très salé, des tomates cueillies dans le jardin il y a 5 minutes à peine. Du sel et du poivre. Et ma cousine Brigitte qui me racontait tout plein de choses futiles et, conséquemment, éminemment agréables. Ce pain blanc ne se fait plus. Le beurre est moins salé aujourd’hui. Et les tomates me semblent moins tomatées.

Ces souvenirs parlent-ils des goûts oubliés ou des gens qui les ont partagés? Pourquoi les souvenirs gustatifs sont-ils indissociables des gens que nous aimons? Voilà peut-être l’objet d’un autre jeu… Entre temps, je réalise que c’est nous qui manions désormais la baguette magique qui a le pouvoir, oh! combien important, de créer des souvenirs. Alohomora!


Je transmets ce questionnaire à cinq personnes :

Mon Chéri, qui squatte dans mon blog. Il mijote son plan.
Ana.
Lilizen
Lutine
Anne


Autre petite règle. Ce n'est rien, vous verrez. Si vous décidez de répondre à ce questionnaire, suppimez le blog qui trône au haut de la liste. Montez tous les autres blogs d'un cran. Ajoutez le vôtre en cinquième position. De cette manière, les bloggeurs les plus enthousiastes pourront suivre ce questionnaire à la trace.

1. Clea cuisine
2. Station gourmande
3. Le blog d'une jeune maman
4. Je mijote / Saveurs sucrées salées / Blogbio
5. Tarzile.com


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Publié à 10:38 AM | Commentaires (18)