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septembre 01, 2007

À la mémoire de notre ami Robert

J'utilise peu ce blog pour parler de notre vie privée. Je ferai exception aujourd'hui. C. et A. me pardonneront certainement. Notre ami Robert est décédé cette semaine. Il a combattu un cancer avec tellement de courage et de dignité.

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Robert était une force de la nature, un roc, un pilier. Lorsqu'il faisait quelque chose, il y mettait tout son coeur. Un jour que Claire lui faisait remarquer que les policiers (dont il faisait partie) ne pratiquaient que le jogging, il a été piqué au vif. Bye bye jogging. Il s'est lancé dans le ski, le vélo et le patin à roues alignées. Je dois en oublier.

Le vélo ? Il a traversé le Canada en vélo. Le ski ? Il était patrouilleur dans un centre des Laurentides et a skié sur toutes les montagnes de la Terre.

Robert aimait tant le ski. À cette période de l'année, il n'en pouvait plus d'attendre la neige. Il installait des roulettes sous ses skis et arpentait la piste cyclable. Impossible de le manquer.

Durant le grand verglas, il a passé des nuits entières dehors, au milieu de la rue plongée dans l'obscurité totale. Les bras croisés, il ouvrait l'oeil. Nous avons laissé notre maison la tête en paix. Nous savions qu'elle était en sécurité sous sa surveillance.

On peut croire qu'un policier est une personne sérieuse, qui ne fait pas de vague. Robert est devenu sérieux après une jeunesse assez bruyante. Son meilleur mauvais coup ? Faire conduire le gérant d'un grand magasin aux urgences psychiatriques, en ambulance, en pleine nuit, bien attaché dans une camisole de force. La même nuit où il déclare avoir frappé sur un pont de métal à grands coups de masse. Pour voir quel bruit ça ferait. Et ça en faisait, du bruit!

Des vagues, il en faisait, Robert. Assez pour se faire interdire l'accès au bureau des officiels de la ligue de soccer. Il dérangeait, Robert. Mais il aimait tant les jeunes et le sport qu'il ne craignait pas de brasser la cage pour que les règlements soient appliqués.

Fort en gueule? Il ne craignait pas d'affronter publiquement ceux qui bidouillaient les faits. Même si cette personne était un célèbre chroniqueur automobile.

Robert, ton départ prématuré nous laisse tant de questions et si peu de réponses. Je me permets de supposer. Disons que Dieu vient d'ouvrir un centre de ski. Et qu'il ait eu besoin du meilleur patrouilleur. Il t'a recruté, c'est certain, c'est toi le meilleur !

PS. Dis-moi qu'il neige là où tu es!

À+


Publié le : septembre 1, 2007 05:03 AM

Commentaires

Bonjour Tarzile,

J'ai jamais eu l'occasion de rencontrer Robert, mais tel que le décris, j'ai aussi de l'admiration pour lui.

On se croit bien malins, mais il restera toujours cet océan de questions qu'on devra tous confronter un jour.

Peu importe les réponses dont nous nous sommes convaincus avant d'y faire face, La vague va les disséminer tels des grains de sable entre nos orteils.

Robert est parti. Il a suivi sa pente.

Je lui envoie un petit flocon de neige.

À toi, un câlin.

Publié par : Vincent le août 31, 2007 05:01 PM

Merci mille fois Vincent. Peux-tu croire que ce texte s'est imposé de lui-même ? Je n'ai pu rien faire tant que je ne l'ai pas saisi à l'écran. Y a des choses qui me dépassent.

Publié par : Tarzile le août 31, 2007 06:19 PM

Vrai que tu utilises peu ce blog pour parler de votre vie privée. Mais à toutes les fois que tu le fais, je suis vraiment émue.

J'offre à ta peine une gerbe de glaïeuls... Voilà... Tu la vois?

Publié par : Vérouche le août 31, 2007 07:37 PM

Oui Tarzile,

Je peux le croire, mais je ne le comprendrai probablement jamais non plus.

Je crois aussi que Robert a eu une vie que bien des gens envieraient ici.

Je ne ne suis pas étonné qu'il est un de tes amis.

Publié par : Vincent le août 31, 2007 07:54 PM

Toutes mes sympathies chère Tarzile pour la perte d'un ami qui faisait si bien partie de ta vie et qui, de par la description pleine d'amour et de respect que tu en fais, manquera de toute évidence terriblement à son entourage.

Publié par : Karine / Carrefour le août 31, 2007 08:58 PM

Ton texte m'a beaucoup ému.... c'est un peu comme si moi aussi j'avais perdu Robert bien que je ne l'ai pas connu. Toutes mes meilleures pensées sont avec toi.

Publié par : Eglantine le septembre 1, 2007 02:56 AM

Plein de sympathie et de courage Tarzile. Quelqu'un de très proche est parti dans les mêmes conditions samedi dernier :'( Grosses bises

Publié par : Cat le septembre 1, 2007 03:59 AM

C'est un texte très beau et très touchant et je suis sûre que d'où il est il a apprécié...
Baisers à toi chère tarzile

Publié par : bergeou le septembre 1, 2007 05:24 AM

Mes sympathies Tarzile, désolé, je ne saurais quoi dire d'autre, les situations de ce genre viennent me chercher et m'enlèvent les mots de la bouche.
C'est bien triste.

Publié par : cammu le septembre 1, 2007 06:55 AM

De la manière où tu nous racontes Robert, j'ai un peu l'impression de le connaître ou de regretter de ne pas l'avoir vraiment connu..Lorsque quelqu'un qui m'est cher s'en va, je me console un peu en me disant qu'il a certainement laissé son empreinte près de moi.
Que ce soit dans un geste, une manière d'être, une réflexion etc..je suis certaine de l'y retrouver et je peux ainsi me dire qu'il n'est pas totalement parti.
Pour me consoler et parce que la vie m'a souvent appris que c'était vrai !
Ce matin,il neige douloureusement sur ton coeur, Tarzile. Mais, dans quelques mois ( semaines), lorsque le premier flocon viendra caresser ton visage, tu souriras et tu penseras certainement à ton ami Robert...avec le coeur serré dans un sourire...
Bon courage, Tarzile, je t'embrasse.

Publié par : mary le septembre 1, 2007 08:49 AM

Emouvant ce billet à cet ami cher. Les meilleurs partent tjrs trop tôt. Si Robert te lit, il doit se dire qu'il n'a aucun regret à avoir eu une vie bien remplie... malgré tout, on aimerait que des êtres exceptionnels comme lui soient immortels.
Il l'est dans ton coeur.
Bizzzzz,
Alexandra

Publié par : Miss Tiny le septembre 1, 2007 10:07 AM

Bel hommage. Tu parles bien de ceux que tu aimes

Publié par : gredine le septembre 1, 2007 10:24 AM

Mes pensées sont pour toi Tarzile. Tu as écrit un très joli texte.

Publié par : Marie-Laure le septembre 1, 2007 12:11 PM

Quelques fois, même si on ne se laisse pas aller à beaucoup d confidences, il ya des choses qu'on a envie d'exprimer parce que l'amitié, la vraie ne peut se contenter du vide de l'absence. Je t'embrasse très fort. Je suis sûre qu'il neige là où est Robert maintenant.

Publié par : mamina le septembre 1, 2007 03:42 PM

Je te serre bien fort dans mes bras Tarzile.

Publié par : Mijo le septembre 3, 2007 06:11 AM

Voilà un témoignage touchant. C'est toujours bien triste de perdre ses amis. On s'en remet difficilement.

Quant au Centre de ski, il se peut qu'il y est de l'action avec la mairesse Boucher qui vient de prendre les rangs, elle aussi.

Publié par : Anne (Gerdel) le septembre 3, 2007 08:17 AM

Je vous remercie beaucoup pour vos marques de sympathie. Je peux vous dire que des membres de la famille de Robert les ont lues et sont très touchés. Ils vous remercient.

Publié par : Tarzile le septembre 3, 2007 09:09 PM

Je ne sais que trop, combien il est difficile de dire aurevoir à un ami. Je suis désolée pour toi et pour sa famille.
Ce Monsieur est parti en laissant le travail inachevé dirait on, la plus belle preuve d'amour à lui porter serait de continuer en y mettant autant de passion que lui.
Je te serre bien fort ma Tarzile
Mes condoléances à sa famille

Publié par : brigitte le septembre 4, 2007 03:05 PM

Toujours trop tôt pour partir!
Toujours trop dur de perdre un ami!

Publié par : Miss Diane le septembre 4, 2007 10:55 PM

Je suis sûre que cet hommage n'est que la pointe de l'iceberg de ton amitié pour Robert et avec des amis comme toi, il a vécu bien entouré....comme tu le seras de nostalgie au contact du prochain flocon qui te touchera le nez. Tu es riche de savoir cultiver de si belles amitiés.

Publié par : renardgourmande le septembre 4, 2007 11:28 PM

Un texte si beau si touchant un véritable hymne à l'amitité, la mort est étrange!

Publié par : Miss Lola le septembre 5, 2007 01:50 PM

Un tres emouvant billet a l'ami disparu. Tarzile, je suis sure que Robert a de la neige, la ou il est.

Publié par : Gracianne le septembre 7, 2007 05:36 AM